Et voilà, une dispute de plus. Leena & moi, on ne savait faire que ça depuis qu’on vivait ensemble. Je me posais souvent la question : est-ce que j’avais bien fait de l’obliger à vivre avec moi ? En même temps, c’est ma petite sœur, et puis… je devais arrêter de trouver des excuses. Ca avait été une très mauvaise idée. Je le regrettais ? Un peu on ne se parlait pas beaucoup. Depuis ses dix sept ans elle et moi on ne se parle plus, tout ça parce que je n’ai pas pris parti quand mon père lui avait demandé d’avorter. Est-ce que j’avais eu le choix hein ? Oui bon ok, j’avais eu le choix, mais on pourrait au moins d’expliquer, mais non. A chaque fois que je veux aborder le sujet, elle m’envoi sur les roses. Une vraie rebelle cette Wilfred !
Quoi qu’il en soit, je voulais qu’on mange ensemble aujourd’hui, pour essayer de calmer cette petite guerre qui durait depuis trop longtemps, mais c’était un « non » très catégorique pour mademoiselle. J’étais donc condamné à manger seul… une fois de plus. J’aurais pu demander à Olwen de manger avec moi, mais elle ne finissait pas à midi pile et moi je mangeais à midi pile. Une habitude que j’avais prit à cause de mon père, être dans l’armée ça force à être très carré, très strict. Bah du coup quand il était là, on mangeait à midi pile et pas une minute après ni une avant. J’étais pareil maintenant. Enfin bref, il était un peu plus de onze heures trente, et Leena avait quitté la maison en claquant la porte pour partir manger « quelque part ». Alors moi aussi j’allais manger quelque part. Crêperie ? Oui mais non, pas le midi. J’avais d’autres solutions, allé manger un truc vite fait au bar, ou alors aller au fastfood. Tiens oui, bonne idée d’aller au fastfood. Ce n’est pas comme si j’avais fait que ça en Californie, j’avais presque espéré qu’il n’y en ai pas en France, mais si. Quoi qu’il en soit, j’allais manger encore bien gras histoire de prendre des kilos. Je pris les clés de la voiture, et parti pour le fastfood. J’arrivais quelques minutes après et entrais. Il y avait du monde, ça ne m’étonnait pas beaucoup à vrai dire. Cet endroit propose une restauration très rapide, c’est ca qui est bien. Les Américains sont très peu patients, alors ce genre d’endroit est plus que convoité. Moi j’avais le temps, du moins je n’arrivais pas vraiment à me décider sur ce que je voulais prendre, je laissais donc passer quelques personnes qui étaient pressés. Hamburger, pas hamburger ? Sandwich ? Finalement je pris un hamburger avec des frites et partis m’assoir dans un coin où il y avait de la place.
Leena-Opium A. Wilfred
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Sujet: Re: "Je dois te dire un truc." - "C'est pas le moment d'être sentimental." Dim 19 Juin - 14:57
On ignore si c'était sous l'influence de substances illicites ou tout simplement par pure bonté qu'Elias demanda à Leena de manger avec lui; cependant la chose dont on était sûre c'est que cette dernière allait le renvoyer sur les roses ! Ce n'était pas parce qu'elle habitait avec lui qu'elle devait jouer bonne figure et l'accepter de nouveau les bras ouvert. Leur relation était cassée depuis le jour où il ne l'avait pas soutenu, point. Alors il pouvait toujours faire ses tentatives à deux balles pour se rapprocher d'elle, elle n'allait pas céder. Son frère n'était plus qu'un étranger pour elle. Bon, c'était vrai qu'elle était venue habiter en Bretagne pour ne pas être seule, mais elle était surtout venue parce que sa sœur y était. Son frère, lui, il pouvait partir n'importe où, elle en avait rien à foutre. Elias l'ayant énervé, Leena-Opium prit ses affaires, et partit en disant qu'elle allait manger "quelque part". Peu précis, mais justement c'est ce qu'elle voulait. Elle ne voulait pas l'avoir sur le dos, et voulait simplement manger toute seule pour avoir la paix. C'est en prenant sa voiture qu'elle réfléchit à l'endroit où aller. Soit restaurant ou soit fast food. Très franchement, elle avait pas envie de claquer une fortune dans un restaurant où elle ne comptait même pas rester une heure. Elle opta alors pour le fast-food du coin, pour manger le plus vite possible.
Soit, ce n'était pas très sain, mais au moins, elle n'était pas obligé de se faire à manger. Et puis, la maison était un terrain miné. Elle ne voulait pas se retrouver tête à tête avec ce crétin de première qu'elle avait pour frère. Elle passa alors à la caisse pour passer sa commande. Pour elle, hamburger frite en plus d'une glace. C'était peut-être pas sain, mais qu'est-ce que c'était bon. Une fois la commande passée, elle se dirigea avec son plateau vers une table libre. Les tables se remplissaient peu à peu, et elle était contente d'avoir trouvé une table encore libre, vu le monde qu'il y avait. Une fois assise, elle ne se fit pas prier et attaqua d'entrée ses frites. Elle ne faisait plus qu'attention à son repas, et ne regardait pas les gens autour d'elle. A tous les coups qu'elle avait à manger devant elle, plus rien ne l'intéressait; une vraie morfale... C'est après quelques frites englouties que Leena daigna enfin regarder autour d'elle. Les tables autour d'elle s'étaient remplies en un clin d'œil, à coire qu'il y avait un rassemblement de prévu. Elle regarda la table à côté d'elle, et elle ne vit personne d'autre que.. son frère. Le regard de Leena qui était encore ébahit par autant de monde devint assassin rien qu'à la vue d'Elias. Avec toute la grâce qu'elle était capable, c'est à dire aucune, la jeune brune lui lança brutalement: « C'est une blague j'espère? ». Pour elle, il l'avait fait exprès. Il l'avait suivit et avait atterri sur la table à côté d'elle rien que pour l'emmerder. Poussant un souffle bien bruyant, Leena ne le lâcha pas des yeux. « Putain t'es lourd. J'veux pas bouffer avec toi, alors lâche moi. ».
La jeune Wilfred en avait rien à foutre d'attirer les regards autour d'elle; elle voulait juste que son frère décampe. Elle détacha ensuite son regard de son cher frère et attrapa une nouvelle frite. Elle qui voulait manger tranquillement, c'était raté. En tout cas, une chose était sûre. Il pouvait tenter tout ce qu'il voulait, elle n'allait pas le pardonner. Même pire, ce genre d'attitude la faisait plus chier qu'autre chose.
Comment je pouvais me laisser faire ? J’avais quand même six ans de plus, elle me devait le respect. Moi, Elias, je me faisais insulter par une gamine de vingt ans. Peut-être que j’étais le premier à le chercher, c’est vrai. Le problème c’est que ma sœur et moi, on se ressemblait beaucoup trop. Déjà le physique : La même couleur de yeux et de cheveux. Les mêmes lèvres et on pourrait même avoir le même sourire. Mais ça s’arrêtait là pour le physique. Après pour le caractère, on était borné autant l’un que l’autre, on voulait avoir raison et on avait tendance à s’emporter rapidement pour un rien. Donc ce n’est pas très étonnant que ça éclate de temps en temps. Mais comme frères et sœurs, ça devrait se passer après, on devrait se sauter dans les bras, et rire. Mais avec ma sœur, c’est tout autre chose. En fait la seule fois où j’ai pris Leena-Opium dans mes bras c’est quand elle avait ramené sa première bonne note après un cours. Et c’est tout. Heureusement que je m’entendais mieux avec ma jumelle, sinon bonjour la famille. Et puis Leena avait toujours était très proche de notre mère, quand elle est tombée en dépression, j’ai cru que ça allait l’achever. Ca l’a endurci sans doute. Enfin bref, c’est tout naturel qu’elle m’envoya balader pour aller manger dans son coin. Je fis de même, je pris la voiture et partis au fast food. Endroit bondé, pour être au calme c’est loupé.
Je passais commande et une fois mon repas – pas du tout équilibré – prit, je partis vers une table de libre. Je m’assis, et regardais le hamburger. Ca ne m’inspirais rien, mais j’avais faim, et quand on a faim, peut importe ce qu’on mange, du moment qu’on mange. Bref, je pris une frite et commençais à manger, tranquillement, avant d’entendre une petite voix trop bien connue s’élever dans les airs et autant dire que le ton qu’employait ma chère sœur à ce moment là n’était pas un ton de bienvenue. Je tournais la tête vers la gauche pour remarquer qu’elle était à la table d’à côté. J’avais beau faire tous les efforts du monde, on se revoyait tous le temps. Je ne dis rien, la laissant parler. Quant elle eu fini je regardais autour de moi. Quelques personnes s’étaient retournées, mais repartaient dans leur discussion aussi rapidement. Je me levais, pris le plateau et vint m’assoir pile en face de Leena-Opium, histoire de bien l’énerver. Elle allait crier ? Qu’elle crie, j’en avais rien à faire. Je voulais savoir pourquoi elle me faisait la gueule depuis tout ce temps, même si j’avais bien une idée. Mais je voulais surtout savoir pourquoi elle ne faisait aucun effort avec moi. J’étais son frère, même si je ne comptais pas pour elle, pour moi, elle comptait et c’est comme ça.
Elias ▬ « J’ai l’impression tu es condamnée à manger avec moi ce midi.. » Dis-je avec un grand sourire des plus malicieux.
Je baissais la tête pour prendre une nouvelle frite, et relevais le regard vers ma sœur. Quand je la voyais je me disais que son adolescence n’avait pas été facile puisqu’elle avait du avorter… mais elle n’avait qu’à pas couché avec ce type et rien de tout ça serait arrivé.
Elias ▬ « Le fast Food hein ? Un truc typiquement américain, ca te manque l’Amérique je le vois bien.. »
J’essayais d’être gentil, mais je connaissais très bien sa réaction.
Leena-Opium A. Wilfred
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Sujet: Re: "Je dois te dire un truc." - "C'est pas le moment d'être sentimental." Dim 19 Juin - 17:53
C'est vrai que Leena-Opium aurait pu pardonner à son frère. Mais elle était comme ça, une sale rancunière qui n'en faisait qu'à sa tête. Déjà qu'elle prenait la mouche pour un rien du tout, le fait qu'il l'abandonne ainsi dans un moment aussi important de sa vie n'arrangeait rien. Jamais il ne lui avait demandé comment elle avait vécu l'avortement, et rien que pour ça, elle le haïssait. C'était comme s'il en avait rien à faire qu'elle avait dû tuer une partie d'elle. D'accord, elle avait fait une erreur en couchant avec ce garçon qui l'avait abandonné une fois qu'il avait su qu'elle était enceinte, mais ce n'était pas une raison de la délaisser autant. M'enfin, le mal était fait. Leena-Opium ne cherchait même plus à comprendre les actions de son frère. Elle se contentait juste de l'ignorer ou alors de déverser sa haine sur lui quand il insistait pour lui parler. Leur relation n'était même plus fraternelle. C'était deux personnes dans la même maison, point c'est tout. La jeune brune était alors assez énervée en voyant que son frère était la table à côté d'elle. Soit il le faisait exprès, soit il était vraiment bête. Elle était persuadée qu'il avait fait exprès de se mettre près d'elle, juste histoire de l'emmerder. Elle avait refusé de manger avec lui, alors il se vengeait en venant à côté d'elle. Elle était tellement aveuglée par sa haine qu'elle ne s'était même pas rendue compte que son frère était venu par hasard à côté d'elle, et que le fait qu'ils se retrouvent au fast food n'était qu'une simple coïncidence. Bien évidemment, adorable comme elle avait l'habitude d'être avec elle, elle l'avait immédiatement dit de partir sans chercher vingt solutions. Déjà qu'elle l'avait sur le dos chez elle, elle ne voulait pas non plus le supporter alors qu'elle cherchait à être seule..
Alors que Leena avait repris une frite en quittant son frère du regard, Elias se leva de sa table, et vint s'installer pile en face d'elle. Étonnée, elle le regarda s'installer calmement, comme si de rien était. Qu'est-ce qu'il lui faisait là? Ses paroles puis son sourire à deux balles, ne fit qu'amplifier le regard noir de la jeune fille. Elle roula des yeux, et fit comme s'il n'était pas là. Il avait décidé de l'emmerder, et bien elle, elle allait l'ignorer. Elle prit son hamburger à deux mains, et croqua une bonne fois dedans, tout en détournant le regard du garçon. Peut-être qu'en voyant qu'elle en avait rien à faire de lui, il allait partir? Mouais, très peu probable. Elias était aussi borné que Leena, autant dire que c'était pas qu'un peu. Ils se ressemblaient tellement au niveau caractère, et pourtant, il n'y avait plus aucun contact entre eux.. Leena rêvait que sa mère revienne la chercher pour repartir aux États-Unis rien que toutes les deux. Enfin, fallait pas trop rêver non plus. La mère Wilfred était en pleine dépression au fin fond du Mexique. La dernière chose dont elle devait penser c'était passer du temps avec sa fille... Elias tenta une nouvelle approche, qui, cette fois, tira un sourire de la figure de la jeune fille. Un sourire ironique cependant. « Tu m'étonnes que ça me manque. Être en France, en plus avec toi comme colocataire, c'est ennuyant à en crever. » Voilà, une méchanceté de plus dans la tête de son frère. Elle était incorrigible, mais il lui tendait tellement de perches pour lui en mettre plein la figure...
Leena croqua une nouvelle fois dans son hamburger. Finalement, elle allait vraiment devoir supporter son frère à midi. Dommage, elle se pourra se rattraper sur le diner; s'il ne décidait pas encore une fois de venir la gonfler. « D'ailleurs, j'vois pas ce que t'aime dans cette région pourrie. La langue est pourrie, et il fait jamais beau. Enfin.. encore un truc que j'comprends pas chez toi. » Pas qu'elle voulait le comprendre, ne vous méprenez pas. Mais sérieusement, en Bretagne, il pleuvait tout le temps et il y avait rien d'amusant à faire. Si un jour on lui avait dit qu'elle allait devoir vivre dans un trou paumé comme celui-ci, elle ne l'aurait jamais cru.
Ce petit repas était capable de tourner en scène d’engueulade digne des films, avec la nourriture qui allait valser. Comme si ça ne vous étiez jamais arrivé ! Ma sœur et moi, on était capable d’en arriver là. Ca n’était encore jamais arrivé, et ça n’arriverait sans doute pas ici, on était tout de même dans un lieu public, quoi que pour Leena-Opium peut importe l’endroit, tant qu’elle peut passer ses nerfs sur moi. J’en avais tellement prit dans la figure depuis des années, que j’avais sorti de ma tête toutes idées qui consistaient à parler de cette fameuse grossesse. Elle me haïssait, ça se voyait bien. Quand elle sera dans la grosse galère, je verrais bien vers qui elle se tourne. Moi ou pas moi ? Mais la question n’était pas là, et ma sœur était loin d’être dans la misère, c’était même, l’inverse. Elle pétait la forme, et économiquement, elle pouvait se permettre de ne pas travailler, notre père nous avait laissé une belle fortune.
Quoi qu’il en soit, je ne pus m’empêcher de me déplacer et de venir devant elle, histoire de la mettre en rogne, plus qu’elle ne l’était. C’était plus fort que moi, j’aimais bien l’embêter. Bon, ça me retombait toujours dessus après, même Olwen trouvait le moyen de me reprocher d’être pas assez « souple » avec elle, alors que j’y étais peut-être trop. Je levais les yeux vers ma sœur, je voyais bien qu’elle allait m’ignorer, mais elle n’allait pas pouvoir s’empêcher de parler, même si elle ne voulait pas de moi à midi, quand quelqu’un était en d’elle, ne pas parler c’était comme demander à un bébé de ne pas pleurer, en gros, c’était impossible. Je pris une frite, et l’écoutai parler. Un sourire vint se percher dans le coin de mes lèvres avant d’hocher la tête.
Elias ▬ Dur dur la vie hein ? Oh mais tu sais, tu peux déménager ah mais attends… je suis bête, tu ne peux pas. Tu n’es pas foutu de faire cuire des pâtes, je te vois mal chercher un appartement.
En fait, ma sœur aurait pu partir depuis longtemps, mais la maison était grande et très spacieuse, sans doute un argument qui la faisait rester. Olwen et moi, on l’avait forcé à vivre sous le même toit que moi, parce qu’on avait du mal à l’imaginer dépendante. Elle était débrouillarde, mais pour ce qui l’intéressait, pour le reste… et puis honnêtement, avoir un frère qui fait tout, c’est bien mieux non ? J’avais fait des efforts, vu qu’il était rare qu’on fasse des choses ensemble, quand elle voulait manger ou autre, et bien maintenant elle se débrouillait. Je faisais mon assiette et point. Je reportai mon attention sur mes frites, avant de relever la tête, en haussant les sourcils. Carnac, c’était Carnac. Ca ne s’expliquait pas ce genre de chose. Une belle région, plein de choses à découvrir. Leena-Opium avait raison sur un point : Il pleuvait c’est vrai, assez souvent d’accord. Et alors ? Le cinéma ca existe !
Elias ▬ Contrairement à San Diego, cette ville est authentique ! Et quand y’a du soleil, on est content. En Californie, on sait déjà quel temps il va faire, la vie est bien trop monotone. Mais tu ne peux pas comprendre ça, tu n’es pas née ici. Tu es née dans le superficiel, tout comme toi…
Ok, c’était méchant, mais je devais bien me venger un jour ou l’autre non ? Et puis pour le nombre de méchanceté que j’avais prit dans la tête, je lui devais bien ça.
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Sujet: Re: "Je dois te dire un truc." - "C'est pas le moment d'être sentimental."
"Je dois te dire un truc." - "C'est pas le moment d'être sentimental."
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