 A. Léolhia Barrow-Lennon
 ✖ job/études : - ✖ messages : 154  |  Sujet: Re: LEO ♕ « elle a l'ivresse de la vodka, la folie de la tequila. » Ven 10 Juin - 16:35 | |
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chapitre ♦ un
Depuis maintenant presque deux jours, les flocons tombaient sans relâche sur la belle ville de Carnac, la recouvrant ainsi d'un manteau de neige dont il était difficile de ne pas admirer la beauté. Dehors, des milliers de lumières éclairaient la ville, allumant la bretagne française comme une torche. C'était beau, il n'y avait aucun doute là dessus. Dans les maisons, les enfants attendaient désespérément le père Noël, scrutant le ciel dans l'espoir d'apercevoir un bout de son traineau. Et ce soir là, le père noël ne fut pas un cadeau qu'aux enfants sages, Julie Lennon et Clyde Barrow ainsi que leur fils Hermès eurent eux aussi le droit à leur cadeau. Le plus beau cadeau du monde … C'est ainsi que Aphrodite Léolhia Barrow-Lennon, plus couramment appelée Aphro par sa famille et Léo par les autres, vint au monde un magnifique soir de décembre mille neuf cent quatre vingt huit. Deux mois après sa naissance, le petit bébé et toute la famille déménageaient en direction de New York à cause du travail du patriarche et surtout, pour fuir un peu le mauvais temps de Bretagne.
Cette petite fille avait tout pour être heureuse. Elle avait des parents qui l'aimaient plus que tout au monde, un frère qui aurait tout fait pour elle et alors qu’elle savait à peine parler, tout le monde se bousculait déjà pour être son ami. Enfin tout le monde ... Du haut de ses deux ans, le monde se résumait en réalité à un seul petit garçon. Kaeden. Oui, ce petit garçon adorable qui ne peut pas s’empêcher de venir jouer avec vous dans le bac à sable, celui qui grogne dès que vous allez jouer avec quelqu’un d’autre et qui s’ennuie quand votre maman a décidé de ne pas aller au parc aujourd’hui. Vous trouvez ça étrange ? Mais votre maman ne vous a t-elle jamais apprit que, comme l'amour, l'amitié n'a pas d'age ? Dans tous les cas, ce petit garçon, aussi casse pied soit-il, devint rapidement, le meilleur ami de la jolie blondinette.
Quelques années passèrent et Léo finit finalement par apprendre à parler, faisant presque regretter à ses proches l’époque où son vocabulaire se résumait à « areuuuh » et « man-man ». Vint ensuite l’entrée en primaire. Oui, ce moment là où vous entrez en CP et que, même si vous êtes toujours aussi petit, vous ne pouvez pas vous empêcher de vous dire que, quand même, vous avez drôlement grandi ! Heureusement, la jolie petite blondinette n’était pas toute seule, Kaeden était là. Son partenaire de conneries depuis le bac à sable. Et oui, ce même petit bonhomme que celui qui ne voulait jouer qu’avec elle à faire des pâtés. D’ailleurs, ils devaient leur rencontre à ces même pâtés puisqu’un jour où la jolie blonde était d’une salle humeur pour on ne sait quelle raison – en faite, c’était parce qu’on l’empêchait de manger le sable, mais chuuut – elle avait décidé de se venger sur le château que Kaeden l’appliquait à faire – mais qui ressemblait quand même à rien si vous voulez mon avis ;p – et comme punition, Léo avait dû l’aider à le reconstruire. A croire que le petit bout de chou fut totalement ébahi par les talents d’architectes de la petite car après ça, il ne voulu plus construire un château avec quelqu’un d’autre que la blondinette. Comme quoi, une belle amitié peut commencer sur une vraie connerie ...
De nouvelles années passèrent ... Et les ennuis commencèrent.
extrait du journal de léo18 novembre 1995, 19h28
J’en ai marre de ces mecs ... J’ai des fois l’impression qu’ils ont oublié de cocher la case cerveaux aux garçons. Heureusement, Kaeden rattrape un peu tout ça. Depuis la rentrée, un groupe de mecs n’arrête pas de me harceler. Cléo dit que c’est parce qu’ils craquent sur moi, mais c’est vraiment débile comme déduction. Si ils étaient amoureux, ils passeraient pas leur vie à me faire chier. Aujourd’hui, Wayne a recommencé, sauf que ce débile m’a insulté devant Kaeden qui est nettement plus fort que moi. Alors c’est sur que quand il frappe, c’est plus efficace que quand c’est moi. Résultat, Wayne à l’infirmerie et Kaeden chez le proviseur ... La poisse. N’empêche ... Heureusement qu’on est dans la même sixième avec mon Kae'. Je sais pas comment j’aurais fait sans lui sinon. Ça fait quand même plus de dix ans que je passe ma vie avec ... Et j’ai du mal à l’imaginer sans lui. De toute façon, on se l’ait promis hier. Quoi qu’il arrive, on se séparera jamais. BEST FOREVER.
Bon, maman m’appelle, à demain.
chapitre ♦ deux
Brutalement, sans même que Léo ne s’en rende vraiment compte, elle entra dans l’adolescence. Cette époque ou tout change autours de vous. D’adorable petite fillette, elle passa à magnifique jeune femme. Mais elle n’était pas la seule à changer. Kaeden commença lui aussi à grandir, et celui qu’elle connaissait par cœur changea. Si bien que, pendant presque deux mois durant leur année de quatrième, il l'ignora. Ce fut brutal et inattendu. Elle essaya désespérément de comprendre son attitude mais en vain. Elle ne voyait pas pourquoi, si brutalement, il avait commencé à l’ignorer ... Il lui manquait. Horriblement. Elle avait besoin de sa présence, de son rire, de ses paroles réconfortantes ... C'est là qu'elle se rendit compte que ses sentiments n'étaient pas seulement des sentiments d’amitié ... Non, c'était bien plus que ça ... Elle ne pensait qu’à lui, jour et nuit. Son visage envahissait sa tête, lui laissant à peine le temps de penser à autre chose ... Mais, il fallait oublier, il n’était que son meilleur ami ... Enfin, il l’avait été. Maintenant, il n’était plus qu’un inconnu ... Il n'empêche qu'il lui manquait et qu'elle voulait savoir pourquoi il avait subitement changé. C'est pour cela qu'un soir, elle se dirigea vers chez lui avec la ferme attention d'avoir des réponses à ses questions.
FLASHBACKLéo frappa à la porte rouge de la maison de son meilleur ami qu’elle connaissait si bien. La porte s’ouvrit sur la mère du jeune homme qui s’étonna de ne plus la voir aussi souvent qu’avant. Elle échangea quelque mot avec Mme Dawkins avant de se diriger finalement vers la chambre du jeune homme. Une fois arrivée, elle ouvrit la porte violemment. Elle vit Kaeden sursauter et regarder qui entrait de cette façon dans sa chambre, puis voyant que ce n'était que Léo, il fit comme si il ne l'avait pas vu. Il baissa la tête vers sa guitare puis continua la mélodie qu'il jouait quelques secondes auparavant. Léo claqua la porte et s'écria :
Léo ▬ KAEDEN ! JE SUIS LA P*TAIN !! ... MAIS RÉAGIS M*RDE A LA FIN !
Kaeden ▬ ...
Léo *les larmes aux yeux* ▬ Mais pourquoi tu fais ça ?! J'en peux plus Kae', j'en peux plus que tu m'ignores comme ça ... J'ai besoin de toi moi !
Kaeden *relevant à peine les yeux de sa guitare* ▬ Dis pas ça ...
Léo ▬ Tu me manques ... Je comprends pas ... Pourquoi tu me fais ça ... Tu me détestes c'est ça ... ? J'ai fait quelque chose qui ne t'as pas plus ... ?
Kaeden ▬ C'est pas ça ...
Léo ▬ MAIS C'EST QUOI ALORS ?! T'en a tellement marre de moi que tu veux plus que je sois ta meilleure amie c'est ça ?!!
Kaeden ▬ Ouais c'est ça ... Je veux pas que tu sois ma meilleure amie.
Les larmes échappèrent alors des yeux de la jeune fille. Qu'il l'ignore ainsi lui faisait tellement mal ... Mais les paroles qu'il venait de dire étaient encore pire ... Elle avait l'impression que quelqu'un prenait un mal en plaisir à piétiner son cœur ... A le réduire en morceau ...
Voyant les larmes de la jeune fille, Kaeden se leva enfin. Il ne voulait absolument pas la faire pleurer, c'était même la dernière chose qu'il souhaitait. Parce que ce qu'il faisait, c'était uniquement pour elle ... A cet instant, il ne savait pas quoi faire ... Dans tous les cas, il allait la blesser ...
Kaeden ▬ AHHH ! C'est pas vrai !! Je ... Tu comprends pas ... C'est pas ça c'est ...
Léo ▬ Nan ... T'as raison, je comprends pas ... Pas du tout même ...
Kaeden ▬ Je ... Léo ... c'est ... compliqué ..
Léo ▬ Mais qu'est-ce qu'il y a de compliquer au juste ?!!
Kaeden ferma les yeux quelques instants pour réfléchir ... Il avait tellement envi de lui dire ce qu'il ressentait depuis ces 3 derniers mois ... Lui dire que dès qu'elle s'approchait, ses battements de cœur s'accéléraient, qu'il ne pensait plus qu'à elle jusqu'à ne plus écouter en cours, jusqu'à ne plus faire attention à une blonde pulpeuse qui le draguait ... Elle l'obsédait complètement ... Il était désespérément tombé amoureux de sa meilleure amie. Celle qui savait jouer au foot comme personne. Celle qui était capable de répondre à n’importe qu’elle provocation mais qui se faisait mal dès qu’elle essayait de frapper quelqu’un. Celle qui dévorait toutes les framboises qu’elle avait sous la main quitte à en être malade. Celle qui était capable de tout tant qu'on lui disait « cap ou pas cap ». Celle qui se mordillait la lèvre dès qu’elle était gênée ou stressé. Celle qu’il s’était juré de protéger envers et contre tout ... Mais comment protéger quelqu’un de soi-même ?
Léo ▬ Ouais ... T'as aucune raison en faite !! C'est juste que tu me détestes mais que tu veux pas me le dire !!
Kaeden ▬ JE T'AIME ! TU COMPRENDS CA ?! JE SUIS DINGUE DE TOI LEOLHIA ! JE PENSE A TOI TOUT LE TEMPS, MON CŒUR S'ACCÉLÈRE QUAND TU T'APPROCHES, MON CERVEAU N'ARRIVE MÊME PLUS A RÉFLÉCHIR QUAND TU ES DANS LA MÊME SALLE QUE MOI ! TU COMPRENDS MAINTENANT ?!!
Léo ▬ ...
Léo le regarda quelques instants, puis finalement, elle s'approcha doucement de lui et l'embrassa délicatement. Son impulsivité avait encore agis pour elle. Si elle avait réfléchit quelques secondes de plus, elle n'aurait surement jamais fait ça ... Elle avait bien trop peur de perdre leur précieuse amitié ... Mais c'était son cœur qui avait parlé et non pas son cerveau. Ces mots lui faisaient tant plaisir ...
Kaeden passa sa main dans ses cheveux de la jeune fille tout en ne quittant pas ses lèvres. Il se demandait si ce n'était pas un de ses nombreux rêves dont il se réveillerait encore plus en colère qu'avant ... Encore plus déçu. Inconsciemment, les deux jeunes se reculaient et Léo se retrouva rapidement contre le lit. Tout en continuant à l'embrasser, il l'allongea délicatement sur son lit. Même si ce qu'il faisait n'aurait jamais dû arriver, il était horriblement heureux ... Il était amoureux.
FIN DU FLASHBLACK
Pour la première fois de sa vie, Léo tomba amoureuse. De cet amour dévastateur qui vous fait oublier tout autour de vous. Elle connaissait tout de lui. Chaque qualité, chaque défaut. Chaque sourire, chaque peine. Il faisait partit d’elle comme elle faisait partie de lui. Sans lui, elle n’était plus vraiment elle-même. Leur couple faisait des envieux et bien des gens essayèrent de le briser. Mais il n’y avait rien à faire, leur amour perdurait envers et contre tout. Ensemble, ils recréèrent leur univers. Ils réinventaient le passé et s’imaginaient le futur. Un futur où jamais leurs mains ne se sépareraient. Pendant cette période, Léo eut une vague impression de ce que pouvait être le bonheur. C’était ses sourires, ses regards, sa main dans la sienne, ses jeux idiots, ses éclats de rire, ses caresses sous le soleil naissant de la grande pomme, ces nuits enlacées dans un lit une place ... Avec lui, elle eut toute ses première fois. Premier amour, premier baiser, première cuite, première exclusion de cours et puis, tout simplement, première fois. Puis, elle eut aussi sa première désillusion, son premier mal d’amour, sa première journée à rester dans le noir à pleurer, son premier cœur brisé. Un beau matin de deux mille cinq, sa raison de vivre avait disparu. Sans un mot, sans une lettre, sans une explication. C’était comme si il n’avait existé. Ne subsistait plus que de lui les milliers de souvenirs qui hantaient Léo. Et à partir de ce moment là, tout partit en vrille.
chapitre ♦ trois
lettre de léo écrite pour kaeden après son départMon superman,
Si tu savais comme j’ai mal. J’ai l’impression qu’à chaque respiration, quelqu’un m’enfonce à couteau dans le cœur. J’ai si mal en repensant à toutes les promesses qu’on s’était faite. A toute cette vie qu’on s’était imaginé. J’ai toujours pensé que tu serais toujours à mes coté pour essuyer mes larmes, si seulement j’avais su que c’est toi qui les ferais couler ... Le monde autours de moi s’écroule peu à peu, rendant le sol plus instable de jour en jour. Je tiens encore debout, mais je ne sais pas si demain, le sol ne s’écroulera pas lui aussi, me faisant sombrer avec lui. J’essaie de comprendre. De comprendre pourquoi tu serais parti sans un mot, sans un regard. Mais malgré l’obstination dont je fais preuve, je ne trouve aucune raison valable. Ton visage hante mes nuits comme mes jours. J’ai parfois l’impression d’entendre ta voix au détour d’une rue et soudain, mon cœur s’accélère, comme pour me montrer que, même brisé en mille morceaux, il est toujours là, battant encore plus fort pour toi. Je ne sais pas si tu peux imaginer la douleur que je ressens. Je ne suis plus que l’ombre de ce que j’étais. Quand tu as décidé de partir, tu as emporté avec toi une partie de moi. Seulement, il semble que tu as gardé la bonne Léo pour me laisser la mauvaise. Je ne sais même pas pourquoi j’écris cette lettre puisque je ne l’enverrais jamais ... J’espère seulement sortir de ce brouillard qui m’enveloppe de plus en plus chaque jour. J’ai peur de ne pas réussir à marcher ... J’ai peur que mon chemin s’arrête là comme le notre s’y est arrêté ...
Léo
Trois nouveaux mois s’étaient encore écoulés et Léo n’allait pas mieux. Au lycée, ses notes avaient dégringolé. Chez elle, elle ne parlait presque plus et ne mangeait plus rien. Évidemment, ses parents et son frère s’inquiétaient. Elle qui avait d’habitude tant d’énergie à revendre, tant de sourire à donner ... Le départ de Kaeden l’avait transformé. Et ce soir là, les événements allaient prendre une nouvelle tournure. Encore plus dramatique ...
FLASH BACKAu loin, Léo entendit une cloche sonner minuit. Assise sur le bord d'un pont, elle admirait l'écume de l'eau qui se déversait à une vitesse phénoménale, voulant rejoindre la mer le plus vite possible pour pouvoir enfin être libre de ses mouvements. Les yeux dans le vague, elle réfléchissait. Elle réfléchissait au sens de sa vie et à ce qu’elle pouvait bien en faire. Seulement, rien ne lui venait à l’esprit. Elle se sentait désespérément seule, vide et sans ambition. La blondinette était au bord des larmes quand son téléphone sonna, affichant le prénom de son frère. Elle décrocha après trois sonneries.
Hermes ▬ Bon dieu Aphro ! Qu’est-ce que tu fous on te cherche partout !
Léo ▬ *les larmes aux yeux* ▬ Désolée Hermes ... Je ... Je voulais pas vous inquiéter ...
Hermes *paniquant en entendant la voix de sa sœur* ▬ Léo ?!! Ça va mon cœur ?!
Léo ▬ Je sais pas ... Je ... Je suis fatiguée de tout ça ... J’arrive pas à m’en sortir frérot ... J’ai toujours aussi mal ... Tu m’as dit que ça passerait ... Mais ça passe pas ... C’est de pire en pire ...
Hermes *s'imaginant que sa sœur veut se suicider* ▬ T’es où ma puce ?!!
Léo ▬ Sur le pont ...
Hermes ▬ Quoiii ?!! Tu bouges pas !! J’arrive tout de suite !
Mais le tout de suite dura des heures. Des heures avant que, finalement, son téléphone ne resonne ...
... *pleurant à chaudes larmes* ▬ Aphro ....
Léo *étonnée* ▬ Maman ?
Maman ▬ Aphrodite ... Il ... Il y a eu un ... un accident ...
Léo ▬ Quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes ?
Maman ▬ Je ... *éclatant en sanglot* Hermes ... Et ton père ... Ils ont eu un accident ... en ... en allant te chercher ...
Léo *sous le choc* ▬ Quoi ?!!
Maman ▬ Ton père ... Ton père ... Il ... Il n’a pas survécu ...
Léo *commençant elle aussi à pleurer* ▬ Non .... C’est pas possible ... Il peut pas ... C’est pas possible ...
Maman ▬ Vient à l’hôpital ...
Léo ▬ Je ... J’arrive ...FIN DU FLASH BACK
Quand Léo arriva à l’hôpital, elle apprit effectivement que son père n’avait pas survécu. Lui et Hermes s’étaient pris un camion à pleine vitesse alors qu’ils avaient grillé un feux rouge il y a cela plus de trois heures. Son père était mort sur le coup et son frère était tombé dans le coma suite à une hémorragie cérébrale. La jeune fille resta des jours à l’hôpital, refusant de quitter le chevet de son frère. Pendant des mois, elle ne quitta la chambre de son frère que lorsqu’elle y était forcée. Mais tellement préoccupée par la situation de son frère, elle ne se rendit même pas compte que sa mère allait de plus en plus mal. Celle-ci plongea rapidement dans une profonde dépression. Et le mois suivant la mort de son mari et le coma de son fils, Mme Lennon fut elle aussi hospitalisée dans le secteur psychiatrie de l'hôpital. De fait, Léo fut placé dans un orphelinat où sa situation ne fit qu’empirer ...
chapitre ♦ quatre
L’orphelinat où la jeune fille fut placée n’était pas des plus réputés. Il était placé dans un quartier difficile de New York et l’administration n’arrivait plus à gérer les bandes de délinquants qui squattaient sans arrêt. En réalité, on mettait les enfants ici en attendant mieux. Seulement, parfois, mieux ne venait pas. Rapidement, le leader d’une bande de l’orphelinat remarqua Léo. Il avait l’œil pour remarquer les bonnes recrues et Ju était absolument parfaite. Sa détresse apparente et son physique presque parfait lui faciliterait l’intégration. Il la prit ainsi sous son aile, l’intégrant à la petite bande. Ils étaient tous orphelins et passaient leur vie à l'orphelinat, fuyant le quotidien imparfait.. Souvent là depuis longtemps, ils connaissaient tout. La plupart étaient shootés à longueur de journée et aucun ne suivait plus les cours, à quelques exceptions prêt. Léo ne tarda pas à s’intégrer, commençant elle aussi a avoir des sales habitudes. Quelques semaines après son arrivée, elle s’était déjà fait virée de son lycée et passait la plupart de son temps dans la rue avec sa bande. On l’initia rapidement à la drogue dans laquelle elle trouva enfin un refuge à sa détresse permanente. Pour la première fois depuis bien longtemps, ses problèmes disparurent et son sourire s’invita de nouveau sur son visage angélique. Le temps passait et la jolie Léo se rapprochait de Jude, un des piliers de la petite bande. Il était beau. Terriblement attirant. Le bad boy par excellence. Celui dont rêve toutes les filles mais qui ne s’intéressent jamais à personne. Léo aurait pu être comme toutes les autres, seulement, malgré la consommation de drogue toujours plus importante, le visage de Kaeden revenait toujours. A chaque fois plus vite que la fois précédente. Et puis, ce garçon était tellement chiant. Ayant toujours été plutôt grande gueule, Léo ne pouvait s’empêcher de lui lancer des piques. Des piques auxquels ils répondaient avec une assurance sans faille ... Et c’est finalement ce qui la rapprocha du beau brun. Leur relation, à l’apparence si mauvaise, cachait en réalité une véritable attirance mutuelle. Et rapidement, un jeu de « je t’aime, moi non plus » s’installa. C’était au premier qui ferrait craquer l’autre. Et finalement, ce fut Jude qui craqua en premier. Elle venait d’avoir dix huit ans quand ils couchèrent ensemble pour la première fois. Tous les deux en étaient conscient. Cette histoire n’était qu’une histoire de cul, juste pour oublier le monde qui les entouraient. Ils continuaient à se chamailler comme des gamins, puis de temps en temps, cela dérapait et finissait dans un lit. Mais, chaque jour, Jude découvrait une petite parcelle de la personnalité plus qu’étonnante de la belle blondinette, et plus les jours avançaient, plus elle hantait ses pensées ... Si bien qu’il fini par devenir accro. Accro à ses sourire, à ses blagues idiotes, à sa façon d’enrouler ses cheveux autours de son doigt, à cette façon si abrupte de lui répondre, à ces phrases cinglantes qu’elle lui lançait parfois, à ces étranges nuits de tendresse qu’ils partageaient parfois et puis ... à ce regard éteint qu’il rêvait de rallumer ... Quant à elle, Léo refusait d'admettre une réalité indiscutable, Jude la faisait bien plus craquer qu'elle ne voulait bien l'admettre.
Leur relation continua ainsi pendant quelques mois. Quelques mois où le beau brun vit sa belle princesse s’enfoncer de plus en plus de l’enfer de la drogue. Ayant tous atteint l’age adulte, ils durent partir de l’orphelinat et ils se séparèrent en deux groupes de colocation. Il ne fallu pas longtemps avant que Léo ne réussisse plus à joindre les deux bouts. Tout l’argent qu’elle recevait de son boulot minable allait à son dealer. Et puis, ils ne comprenaient pas tous. Ils ne comprenaient pas à quel point elle était seule. Perdue. Éperdue. Et cette sensation de vide qui la rendait folle. Eux, ils étaient là, heureux dans leur malheur. Princesse déchue, petite fleure déjà fanée, elle était là elle aussi, entourée et pourtant si seule. Cherchant à se prouver qu'elle vivait encore en faisant elle-même couler son sang le long de ses bras nus. Bonheur où es-tu ? Je t'ai perdu de vu depuis qu'il est parti. Et tous les jours, cela empirait. Elle cherchait une raison de vivre. Elle allait découvrir mille raisons de mourir.
FLASH BACKJude ▬ Léo ! Tu vas où là ?!
Léo ▬ Ca te regarde pas !
Jude ▬ Tu vas encore chez ce connard ?!!
Léo ▬ Ce connard comme tu dis, c’est lui qui me permet de tenir debout !
Jude ▬ Tu devrais arrêter Léolhia ... Tu te fais du mal.
Léo ▬ Mais tu te prends pour qui pour me dire ce que je dois faire ?! T’es ni mon père, ni mon frère, ni même mon copain ! T’es rien Jude ! Alors arrête un peu de vouloir diriger ma vie ! Regarde toi dans le miroir et occupe toi de toi avant de vouloir faire ton superhéro ! Personne n’a besoin de toi ici, surtout pas moi.
Sur ces mots, Léo claqua la porte de l’appartement et se dirigea vers l’appartement de son dealer. Elle n’avait plus d’argent, mais elle le connaissait depuis un moment maintenant et elle espérait qu’il lui permettrait de lui payer plus tard ... Et puis, elle n’avait pas le choix, elle en avait besoin. Tout de suite. Elle avait déjà du s’en passer la veille et elle avait l’impression de mourir à chaque seconde. Elle avait besoin de cette sensation. Elle avait besoin de quitter ces rues minables de L.A. pour tout oublier l’espace d’un instant. Elle frappa chez Wayne. Elle connaissait ce garçon depuis qu’elle avait huit ans. Il faisait partit de la bande de garçon qui l’embêtait quand elle était en primaire. C’était celui que Kaeden avait frappé alors qu’il embêtait sa meilleure amie. Seulement, comme elle, Wayne avait mal tourné. Il dealait depuis des années et qu’elle avait été sa réaction quand Jude lui avait présenté sa nouvelle cliente. La fillette dont il était amoureux en primaire et dont la vie était parfaite. Comme quoi ... Wayne ouvrit la porte seulement vêtu de sa serviette et fit entrer Léo.
Wayne ▬ Combien ?
Léo ▬ Je ... J’ai pas d’argent Wayne ... Mais je me disais que tu pourrais m’en filer un peu le temps que je réunisse du fric.
Wayne ▬ Désolé ma belle, mais si t’as pas de fric, t’as pas de coke.
Léo ▬ Aller, soi sympa ... J’en ai besoin ... Je te donne quelque chose comme caution si tu veux ...
Wayne ▬ Comme quoi ?
Léo ▬ Je sais pas ... Ce que tu veux ...
Wayne ▬ Ce que je veux ? Vraiment ?
Léo ▬ Oui oui ... Donnes en moi maintenant !
Wayne se rapprocha de Léo, un sourire aux lèvres. Malgré le fait que cette fille était une vraie peste intenable, il avait toujours rêvé de l’avoir dans son lit. Il y voyait là l’occasion rêvée. Il lui fit un bisous dans le cou et, se rendant compte de se qu’il voulait, Léo frappa.
Wayne ▬ Je vois que tu as changé d’avis ... Je pensais que tu la voulais ta coke moi ...
Léo ▬ Connard !
Wayne ▬ Dommage pour toi ma belle ... C’était pourtant un paiement honnête, tu n’aurais même pas eut à payer en plus ...
Léo *relevant la tête vers lui* ▬ Tu me l’as donne gratos si je le fais ?!
Wayne *recommençant à l’embrasser* ▬ Hum hum ...
Léo finit finalement par se laisser faire. Ce soir là, elle tomba un peu plus dans la galère infernale de la drogue. Elle venait de faire quelque chose qu’elle n’aurait jamais imaginer faire. Elle venait de vendre son corps pour vingt minutes de liberté ... FIN DU FLASHBLACK
Cela aurait pu être l’affaire d’une fois, mais non, cela continua. Léo ne sortait presque plus, passant ses journées avec Wayne pour pouvoir se droguer. Deux semaines après leur première nuit, les conditions du dealer évoluèrent. Un de ses potes la trouvait canon, et si elle voulait toujours sa coke gratuit, elle devait passer la nuit avec lui. Chose qu’elle fit. Et peu à peu, Léo commença tout bonnement à se prostituer contre un peu de coke. Elle ne se rendait plus compte de ce qu’elle faisait. Elle ne passait plus un seul instant sobre. Le seul moyen pour elle de survivre était la drogue. Wayne faisait absolument tout ce qu’il voulait d’elle. Elle était devenu son jouet, sa poupée gonflable, incapable de dire non à une de ses volontés. Il commença ensuite à la filmer lors de leurs rapports sexuels, créant ainsi un site porno à son image qui avait de plus en plus de succès au fur et à mesure que le jeune homme postait ses vidéos. Léo ne voyait presque plus sa bande et encore moins Jude qui l’évitait depuis leur dispute. Elle n’était plus que l’ombre de son ombre, incapable de réfléchir dignement. Tout ce qui faisait d’elle ce qu’elle était avait disparu. Elle n’avait plus aucun contact avec sa mère, elle n’allait même plus voir son frère à l’hôpital, toujours plongé dans le coma ... Mais ça ne suffisait pas. Tout ça ne suffisait pas. Elle avait toujours ce putain de vide au fond d'elle. Cette sensation de n'être rien.
chapitre ♦ cinq
Et ce ciel qui reflète, la noirceur de son cœur. Ce ciel qui pleure, qui pleure à en crever. Son cœur qui crève, qui crève à en pleurer. Belle princesse a cessé de chercher. En face du miroir, elle observe son reflet. Un reflet qu'elle ne supporte plus. Elle regarde son visage. Se rappelant des paroles qu'ils lui murmurait … Maquillage noir qui coule. Cheveux blond en bataille. Et ces larmes qui quittent doucement ce regard meurtri. Elle retire ces traces blanches que le client précédent à laisser sur son visage. Elle a mal. Celui là était pire. Tellement pire que les autres. Certains parfois sont attentifs. Ils tentent de donner un peu de plaisir à cette belle princesse qu'ils payent pour leur plaisir. Ça se voit son son visage, elle n'est pas là par choix. Mais pour lui. Elle n'était rien. Rien qu'un seul moyen d'atteindre l'orgasme. Peu importait ce qu'elle devait faire pour. Il payait, elle faisait. La dignité ? Partie depuis longtemps ... Toutes les images défilaient dans sa tête. Sa douleur, son humiliation. A coté d'elle, sa paye. Une simple ligne blanche. Une ligne blanche qui lui permettrait de passer au client suivant sans se plaindre. Une paille et c'est repartie. Le suivant est déjà là. Petite princesse remet sa robe de bal. Une robe rouge faite simplement de portes jarretelles, bas, string et corset. De toute façon, ils ne restaient jamais bien longtemps … Elle ferme les yeux, sentant la coke faire enfin son effet. La porte s'ouvre sur un jeune. Un jeune qu'elle connait trop bien … « Jude ?! » Non, non ! Il n'a pas le droit d'être là. Il n'a pas le droit de la voir dans cette état ! « Léo … Je … Je savais pas comment te voir ... » Il était troublé. Il l'a détaillait, sentant son corps s'exprimer pour lui de cette vision si excitante. « T'AS PAS LE DROIT D'ETRE ICI ! T'AS PAS LE DROIT !! » Petite princesse n'est pas contente. Et comme il lui arrive parfois, elle devient violente. Terriblement violente. Une véritable furie détruisant tout sur son passage. Il ne pouvait pas la voir, pas dans cet état. Léo se réfugia alors dans la salle de bain où elle continua sa crise en prenant garde de bien fermer la porte à clef pour ne pas qu'il entre. Elle brisait tout ce qui tombait à sa portée, exprimant toute sa colère dissimulée. Un petit regard vers le miroir … putain de miroir ... Violent coup de poing dans son reflet, brisant enfin cette vitre réfléchissante qui ne lui renvoyait qu'une image lamentable qu'elle ne supportait plus ... Le sang coule lentement sur sa main. Sans même y faire attention, jolie princesse sort son jouet préféré, une nouvelle dose de cocaïne. Elle tremble et à du mal à faire une ligne … Et une dose de plus. Elle attrape ensuite un morceau du miroir brisé, s'entaillant mainte fois les veines sous les cris de Jude qui tente désespérément d'ouvrir la porte. Elle ne sent même pas la douleur. Seulement cette sensation d'apaisement. Ce sentiment de vie qu'elle ne ressent qu'en se scarifiant. Quand il avait réussi enfin à ouvrir la porte, après de précieuses minutes, Léo était écroulée par terre, les deux bras ouverts à moitié et quatre doses de cocaïne dans le sang. Si elle ne mourrait pas à cause du manque de sang, ce serait à cause de la drogue …
Jude l'amena à l'hôpital. Petite princesse voulait mourir, mais résiste encore et toujours à l'appel du néant. Quelques jours de coma artificiel, et Léo se réveilla, ne rêvant que de drogue. Ils ne comprenaient pas. Ils ne comprenaient pas à quel point elle en avait besoin … Ils décidèrent de la garder à l'hôpital. Elle enchainait les séances de psy. On voulait comprendre. Comprendre pourquoi elle était comme ça … Et la réponse fini par arriver. « Léolhia, nous avons une bonne et une mauvaise nouvelle. Pour commencer, vous allez bientôt pouvoir sortir. Ça c'était la bonne nouvelle, la mauvaise. Vous êtes atteinte d'un trouble de la personnalité. État limite ou trouble borderline comme vous préférez. Une fois dehors, vous aurez trois rendez-vous chez le psychologue par semaine ainsi que des antidépresseurs à prendre tous les jours »
Petite princesse à pris peur et s'est tiré sans un mot. Petite princesse a peur de tomber amoureuse. Petite princesse veut s'éloigner de son Jude. S'éloigner de sa ville qui ne lui fait que du mal. Petite princesse veut retrouver son pays. La ville qui la vue naitre. Petite princesse veut oublier. Et tout recommencer. Bretagne attends, j'arrive pour me détruire.
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